Chapitre 2
Sur ces entrefaites, l'année avait continué son chemin. Ces premiers mois avaient été bien remplis et avaient filé aussi vite qu'un éclair de feu sans que personne ne s'en rende vraiment compte; On était maintenant arrivé aux vacances d'octobre, Harry, Ron et Ginny devaient repartir au Terrier, chez les Weasley pour les quinze jours.
Hermione, elle, avait décidé de rester à Poudlard "pour assumer ses devoirs de préfète". C'était du moins ce qu'elle avait affirmé à ses amis. En réalité, le fait de devoir fermer certaines parties du château pour les vacances ou faire un compte-rendu des mois écoulés, ne constituait pas véritablement la raison pour laquelle elle restait.
Le jour du départ, les trois amis se dirent au revoir dans le hall du château. Puis, Harry et Ron prirent les diligences tirées par les sombrals et Hermione après leur avoir fait un dernier signe alla se promener dans le parc. Elle semblait avoir besoin de réfléchir. Ses sourcils froncés et une petite ride creusée au front qui lui donnait l'air soucieux et inquiet, ne pouvaient que confirmer l'hypothèse selon laquelle la jeune femme cachait quelque chose.
A la gare, la discussion s'orientait, bien sûr, sur le fait que les garçons repartaient sans leur meilleure amie.
- ça ne me plait pas de la laisser toute seule ici, elle va avoir cette fouine de Malfoy sur le dos pendant quinze jours ! Bonjour les vacances ! avait lancé Ron en montant dans le train.
- t'inquiète, elle sait se défendre notre Hermione, elle n'est pas idiote et puis il y a Hagrid, avait répondu Harry pour rassurer son ami, mais sans grande conviction. Il savait que le roux était amoureux de la belle brune depuis longtemps sans avoir oser lui dire.
- mouais... N'empêche que ça ne me plait pas.
L'ambiance ne s'annonçait pas très joyeuse si Ron ne pensait qu'à ça ; en même temps, il n'avait peut-être pas tout à fait tort, songea Harry…
A Poudlard, au contraire, contre toute attente, l'ambiance était plutôt agréable dans les appartements des préfets en chef, chaque matin Hermione ouvrait sa porte sans faire de bruit et s'asseyait dans les escaliers pour observer son homologue rêvasser sur le rebord de la fenêtre avant de monter se préparer.
Drago ne bougeait pas, il avait remarqué sa présence quotidienne depuis quelques semaines déjà, mais comme elle avait le tact d'être discrète et de faire comme si de rien n'était, il ne bronchait pas. Il avait même appris à se plonger dans son beau regard chocolat sans qu'elle ne s'en aperçoive. Et puis son top boxer noir lui allait si bien...
Cependant, une nuit, un cri retentit dans le silence qui enveloppait la chambre d'Hermione.
- non ! Non! Laissez-moi ! Non!
Drago se réveilla en sursaut. Il se redressa d'un coup.
- laissez-moi! Mais rien, rien d'autre ! Non! Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.
Elle avait hurlé si fort qu'il se précipita dans sa chambre.
Il ouvrit la porte en trombe : la jolie brune semblait toujours endormie mais elle tremblait, elle se débattait, gesticulait dans tous les sens comme si elle souffrait le martyr.
Le jeune homme s'approcha et posa une main sur celle de la jeune femme, étonnement, elle sembla s'apaiser. Celui-ci, bien que surpris, décida donc de regagner sa chambre, il se recoucha et se rendormi tout en se posant des questions sur le rêve que pouvait bien faire sa colocataire…
En effet, le hurlement qu'elle avait poussé ressemblait terriblement à un autre, un de ceux, particulièrement horrible qu'il avait entendu au Manoir Malfoy et qui résonnait encore fort et clair à ses oreilles…
Quelques heures plus tard elle cria de nouveau. A nouveau réveillé en sursaut, il se précipita encore dans la chambre de la jeune femme.
- *cette fois-ci je la réveille!
En entrant dans la chambre, il fut stupéfait. Elle pleurait maintenant, elle tremblait et se débattait plus encore, toujours endormie malgré tout. Drago s'approcha et grimaça. Il n'avait dit à personne que ce cri qu'il avait entendu au manoir le hantait toujours (sans compter qu'elle allait l'empêcher de dormir si elle continuait, oui… c'est pour ça qu'il agissait… pour pouvoir finir sa nuit).
Oubliant son paraître et le fait qu'il détestait la jeune femme jusqu'à il y a peu, il s'allongea près d'elle et la prit dans ses bras, encore une fois, elle se calma.
- tout doux ma belle, tout doux réveille-toi c'est fini...
La Gryffondore ouvrit les yeux en sursaut.
- ahhhhh.
- tout va bien répéta le serpentard, tu as fait un cauchemar c'est tout. C'est juste un vilain cauchemar.
- M...M… Merci renifla-t-elle.
* sa chaleur, sa douceur c'est apaisant... pensa t'elle, encore sous le choc de son cauchemar.
- Est-ce tu veux me dire ce qui te fait si peur? Demanda le beau blond visiblement inquiet.
- ... (elle fut parcourue d'un frisson)
* on dirait qu'il s'inquiète vraiment... C'est bizarre mais bon...
Euh... Tu sais... L'année dernière quand on cherchait les horcruxes...
- oui? L'encouragea t-il devant son hésitation.
- on s'est fait prendre par... Greyback.
- ce sale fils de... marmonna Drago en ravalant son juron.
- il nous a amené chez toi et on a été séparés, Harry et Ron ont été enfermés dans vos cachots, et moi j'ai...
- Bellatrix souffla-t-il rageur. (C'était bien le même hurlement !)
Hermione hocha la tête silencieusement en signe d'approbation.
- * ça fait du bien de pouvoir parler... il m'écoute sans juger…
Le cœur de Drago battait à toute vitesse. Il ferma les yeux, Hermione mit sa main sur sa joue.
- Je ne voulais pas te faire du mal ajouta t-il en se tournant vers elle.
- Non, tu n'as rien fait de mal, ce n'est pas ta faute.
- j'aurai du l'empêcher... Il donna un coup de poing dans le lit sans pouvoir s'en empêcher.
- tu n'aurais rien pu faire, enchaîna t-elle.
Il prit la main d'Hermione.
- Je te demande pardon pour tout le mal que j'ai pu te faire, dit-il.
- * il s'excuse... oh Drago... Sache que je t'ai pardonné quand tu m'as pris dans tes bras ce soir.
Hermione rapprocha son visage près de celui de Drago, elle l'embrassa sur la joue.
Drago se pencha et l'embrassa sur le front.
- Je me sens idiot, j'ai été incapable de te protéger.
- ... mais non, ne dis pas de bêtises, tu n'as rien à te reprocher ajoutât- elle rapidement.
- * tu as sans doute raison mais quand je suis un peu loin de toi, je me sens comme un nul ou un loser comme tu dis.
- Malfoy?
- hum.
- tu veux bien rester avec moi ici cette nuit? S'il te plait?
* pourquoi je lui demande ça ? Et puis pourquoi je lui ai raconté tout cette histoire?
- ouais si tu veux...
* mais qu'est-ce que j'fais là... Et puis pourquoi je parle de la protéger... Ho Hermione si tu savais comme je... ferme là! saleté de conscience!
C'est sur ce dilemme qui le paralysait qu'il finit par s'endormir en même temps que celle qu'il voulait protéger tout en la serrant dans ses bras.
Leurs habitudes ne changèrent en rien après cet épisode, même si chacun se demandait ce que l'autre pensait de lui-même.
A suivre...